vendredi 6 avril 2012

Femi Kuti : Shoki shoki






Ah, l'afro-beat, style bien trop méconnu à mon humble avis.
Fondé au Nigeria, par celui qu'on surnommait "The Black President", aka Fela Kuti, ce style puise ses racines dans un mélange de rock, de funk, de jazz et bien sûr de racines traditionnelles africaines.

Pour tout amateur du style, Fela est Dieu, puisqu'il est souvent imité, mais jamais égalé.
Sauf qu'ici, je ne parlerais pas de lui (parce qu'en fait, je n'ai qu'un best-of de l'homme...ouais, la loose, je sais...), mais de son fiston Femi, qui en plus d'avoir l'héritage de son père, se permet de rajeunir un peu le style.

L'afro-beat c'est quoi ?

D'abord, une grand place aux percussions, batterie bien sûr, mais aussi un nombre présents d'autres instruments.
Des rythmiques calées dans un esprit totalement africain, qui tournent et on pour but de galvaniser la foule. Enfin, en général, parce qu'il y a aussi des titres plus posés, comme en témoigne l'excellent "What will tomorrow bring" et son saxophone ultra-prenant.

Ah bah, voilà, un ingrédient de plus : les cuivres. Pas d'afro-beat sans des cuivres qui marquent généralement le titre de passages très saccadés, et encore une fois, très énergiques. Ces derniers forment une mélodie généralement assez explosive.

Généralement, on a aussi une basse, et une guitare, qui viennent clairement du funk, la basse étant très chantante et la guitare servant des petits riffs funky.
Par la suite, on a aussi des chœurs et un chanteur qui chantent souvent dans un mélange d'anglais et de leur langue natale.

Si Femi Kuti, rajeuni un peu le style (ce qu'il continuera à faire par la suite, en encore plus poussé, puisqu'il existe un album de remixes de cet opus...), c'est parce qu'il y incorpore des éléments comme des synthétiseurs et du sampling.

Si chez son père, les compositions sont plutôt longues, Femi Kuti prend le parti de raccourcir un peu les titres, qui tournent entre les 5 et 6 minutes, toujours dans un but de modernité. Si on peut avoir peur, et si l'effet "transe" donné par l'énergie des compositions tirant sur la longueur diminue forcément un peu, on peut néanmoins dire que cet opus gagne en impact ce qu'il perd en longueur.

Grâce à ce fait, les titres comme "Truth don't die" attirent plus le chaland, et se mémorisent plus facilement, ce qui donne une furieuse envie d'appuyer sur "replay".
Cet opus, émotivement, peut se targuer d'avoir une énergie à en faire pâlir de jalousie beaucoup de groupes qui misent sur ce créneau.
De plus on lui rajoutera ce côté exotique pour nous européens, avec ces sonorités qui nous font voyager directement en Afrique centrale.
On citera pour finir une cohérence à toute épreuve, qui fait passer cet opus comme une fleur, et sans aucun coup de mou.
Le pouvoir de l'africanisme, sans aucun doute...

16/20




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