lundi 16 avril 2012

Björk : Homogenic


Parfois, il y a des disques qu'on a écoutés jusqu'à les chier dans sa jeunesse, et après on les oublie, pendant un temps.
Et après, un beau jour, on retombe dessus, et on se rappelle, uniquement à ce moment, à quel point on a aimé.
Et on a honte, parce qu'on l'a seulement en gravé, dans mon cas.

Qui ne connaît pas Björk ici ?
L'islandaise qui a percé dans le monde entier, l'islandaise tordue, l'islandaise souffrante et joyeuse à la fois.

Au travers de cet article, je m'adresse éperdument à tout ceux qui apprécient les ambiances, la mécanique, et le côté triste des choses.
"Homogenic", ou l'album quasi-parfait, synthétise l'aérien, l'émotion, l'humain et la machine.

Pourtant, malgré le fait que je connaisse la totale de cette artiste, j'ai du mal avec certains disques, certains trop faciles, d'autres trop rébarbatifs, mais "Homogenic", c'est la claque, le monstre, le mythe.

La demoiselle s'est bien entourée pour cet opus, des pointures du trip-hop s'occupent des boîtes à rythmes, qui sont la mécanique implacable de l'opus. Les rythmes, proches de l'humain comme Björk les définis elle-même, et symbolisant une mécanique de la respiration, du battement cardiaque, sont puissants, incisifs, inattendus, réglés au millimètres.

A ceci s'ajoute des cordes, mélancoliques, et peu nombreuses, un violon, un alto et un violoncelle, tout au plus un petit ensemble de cordes. Puis se rajoutent des claviers, piano, clavecins, ou sons électroniques, comme une basse électronique.
Et non, on ira pas vraiment plus loin, hormis sur les saturations stridentes offertes à l'auditeur sur les deux dernières pistes.
Ah si, il manque juste une élément crucial, la voix bien sûr, qui sait développer une ambiance toute particulière sur laquelle je reviendrais.

Alors, on pourrait dire que finalement, ici, tout est minimaliste, et même si les rythmiques sont fouillées, les compositions restent sobres, et s'articulent principalement sur une ou deux mélodies, qui persistent.

Mais ce qui est remarquable dans cet album, c'est son intensité. Dès le premier titre "The Hunter", on remarque l'album s'ouvre tranquillement, mais qu'il ne va pas en rester là.
Et la triptyque de folie qui s'en suit, à savoir "Joga", "Unravel" et "Bachelorette", confirme clairement les prémices ressentis auparavant.

Dès que la demoiselle part dans les montées de voix, c'est le décollage, ou le 25km/h au Mach 1 en une dizaine de seconde. Autant dire que la Ferrari ne suit pas. Un peu comme une drogue, on ressent une montée incroyable, le grand frisson, celui qui vous prend, et qui ne vous lâche plus. Sauf que contrairement à une drogue, il n'y aura pas de descente, enfin seulement quand l'album sera fini...

Car non, les pépites d'or que sont "Immature", "Alarm Call" ne vous ferons pas redescendre, et le final tétanisant vous achèvera en beauté.

Un univers, une voix, un paysage musical, auquel il vous faudra impérativement adhérer à 100% pour prendre votre pied comme il se doit sur ce chef d’œuvre.

18.5/20



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