mercredi 21 mars 2012

Indochine : 3






L'omniprésence du chiffre 3, "3" titre de l'album, "Troisième Sexe", " Trois nuits par semaine",...

Et aussi, troisième sortie pour Indochine, qui sera inévitablement celle du succès.
Oui, le groupe avait frappé vraiment très fort avec "Le péril jaune", véritable bombe du groupe, montée sur ressorts rythmico-asiatiques.

Si Indochine tape un cran en dessous sur cet opus, le grand public aura apprécié en masse cet opus. Oui, le grand public à mauvais goût, enfin, c'est pas nouveau... Encore que, même si l'infériorité est quelque peu au rendez-vous, Indochine sort quand même un album que l'on peu qualifier de bon, voir de très bon.

Rien que l'introduction de l'album, effectuée par le "tube", " Troisième Sexe" attaque très fort. Malgré le fait que ce dernier soit régulièrement diffusée par les péripatéticiennes des radios françaises, il n'en reste pas moins une excellente entame d'album.
Un mythe, souligné par ces accords planants tout en étant évocateurs, typiquement Indochinois, et typiquement 80's et aussi par ce saxophone totalement kitsch, mais que j'adore littéralement (au point que ça me rend fou, avec quelques verres dans le nez, comme a peu près toutes les choses qu'Indochine a pu faire avant 1990...).

Par la suite, réglons directement leur comptes aux autre succès du groupe via cet opus, à savoir :

- Canary Bay, qui outre son refrain un peu kitsch, bénéficie de la cassure rythmique la plus monstrueuse qui soit et qui nous claque au milieu du titre, avec ses claviers puissant, tordus voir hallucinatoires (si si, essayez au casque...) et ses percussions tribales. Hypnotique.

- Trois nuits par semaine, qui mine de rien, envoie quand même une recette imparable pour que l'on puisse prendre son pied.

- Tes yeux noirs, un titre plus calme, qui clôt l'album, et qui offre un moment d'émotion plutôt réussi.

Comme d'habitude, Indochine fourmille de références, comme pour "Salambô", référence au roman du même nom, ou encore à "L'Amant" de Duras. De même, on citera des textes, toujours un peu en demi-teinte, mais que je trouve pour ma part un peu plus aboutis que sur "Le Péril Jaune".
Un des deux points donc (avec l'efficacité) sur lequel Indochine a vraiment progressé entre les deux opus.
Deux points auxquels je rajouterais un certain professionnalisme, dont je vais reparler par la suite.

L'ambiance de cet opus, si elle reste ancrée dans une tradition orientale, s'éloigne un peu du jusqu'au boutisme présent dans les deux productions présentes. Ici, on entre plus dans un monde relationnel, et sexuel, et même si ce n'est pas pour me déplaire, on perd quelque peu en mystère et en puissance. Le fait est que l'on s'imagine bien les actes qui vont avec les ambiances musicales, donc, la sauce prend.

Une légère prise de distance avec l'Asie, donc, mais l'album étant quand même d'une qualité de composition relevée, il s'en sort finalement plutôt bien.

Et des titres, comme "Salambô" son introduction et sa ligne de basse tout simplement dantesque, ou encore "Monte-Cristo" vous confirmerons mon ressenti.
Tout reflète finalement une plus grande précision dans "3" (précision confirmée par la production, nettement meilleure que celle de son prédécesseur, notamment via des boîtes à rythmes plus claquantes...), en dépit d'une prise de risque diminuée. Plus professionnel donc.

Pour illustrer ce manque de risque, on citera la petite redondance entre "Hors-la-loi" et "Le train sauvage", qui malgré ce petit défaut, ne nuit aucunement à l'écoute de cet album.

Il reste une chose, que je n'ai pas abordée. C'est le fait qu'aimer cet album, vous condamne à être la risée de vos amis, en particulier dans la sphère Metal, ou les mecs me sortent régulièrement que c'est "gay" (et parfois c'est des fans de Power Metal qui me disent ça...), ce à quoi il suffit de répondre que tout le monde n'est pas apte à avoir du goût, et que ça peut éventuellement se soigner.

Vous l'aurez compris, même si il est imparfait, "3" reste un album de qualité, et qui offre une bonne dose de plaisir à celui qui se concentrera un peu sur la musique livrée ici, tout en fournissant un petit effort d'imagination, histoire de bien se représenter l'univers de l'opus.

16/20



2 commentaires:

  1. Encore une chronique au top... Putain les power metalleux, voire les speed metalleux, qui jugent ça "gay", non mais au secours... C'est vrai que les Hammerfolles font de la zique tellement plus virile...
    A noter que les meilleures versions de ces chansons se trouvent dans le live au Zenith de 86

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  2. Quand on regarde Manowar, on se demande qui est gay, au final...
    J’appuie pour le live au Eénith, qui dynamise bien les titres, dans des versions survitaminées.

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